Dépasser son diabète
pour vivre pleinement sa vie
Virginie, Allan et Delphine ont choisi d’écouter leurs envies sans freiner leurs ambitions ni leur rêves. Ils partagent leur histoire.
Le diabète, j'en ai fait mon métier
Virginie
28 ans, auto-entrepreneuse,
et #AccessoirementType1
J’ai découvert mon diabète à l’âge de 10 ans, et à cet âge là, on a du mal à réaliser que c’est pour la vie. Je me suis très vite adaptée et impliquée dans sa gestion. J’ai toujours essayé de vivre comme tout le monde, je ne me suis jamais dit « je ne vais pas pouvoir faire ça parce que je suis diabétique ». Cette maladie ne m’a donc jamais véritablement freinée. Bien sûr, j’ai eu des périodes où ça n’allait pas : pendant mon adolescence, je ne voulais plus parler de mon diabète, je voulais le cacher. Puis j’ai rencontré mon compagnon et il m’a aidée à me reprendre en main, il réglait même des rappels sur mon téléphone pour que je fasse ma glycémie !
Aujourd’hui, ma plus grande fierté, c’est de parler positivement du diabète et d’aider les autres à mieux vivre avec leur maladie. J’ai créé mon entreprise, qui propose des accessoires adaptés aux dispositifs de traitements, et qui permettent d’égayer la maladie.
Un projet ? J’aimerais faire de la sensibilisation dans les écoles, pour que les enfants sachent ce qu’est un diabète, comment on le traite et qu’ils retiennent qu’on peut traverser des périodes de hauts et de bas, mais que l’on peut très bien vivre une vie normale en étant diabétique.
Le diabète, en faire une force plutôt qu’une faiblesse
Allan
28 ans, cuisinier, pâtissier,
et #AccessoirementType1
Janvier 2014. J’ai 23 ans, j’ai perdu beaucoup de poids, je suis très fatigué et je bois quasiment 10 litres d’eau par jour. D’abord têtu, « pas besoin d’aller voir un médecin, ça va passer », il arrive un moment où je suis tellement fatigué que je n’arrive plus à marcher. À l’hôpital, le verdict tombe : c’est un diabète et je suis à 24 % d’hémoglobine glyquée, un taux record d’après l’équipe médicale, qui me dit qu’on ne peut pas survivre avec un taux si élevé… il a fallu 15 jours d’hospitalisation pour me remettre sur pieds.
À l’annonce du diabète, j’étais dépité. Travaillant dans le domaine de la pâtisserie, je me suis dit « c’est fini, je ne pourrai plus faire mon métier ». Mais j’ai décidé de ne rien lâcher. Je me suis renseigné, je me suis adapté, je me suis motivé.
J’ai trouvé le moyen de transformer tout ce que j’avais appris en cuisine en quelque chose d’encore plus positif et qui pourrait aider les gens. Je me suis lancé dans la réalisation de recettes adaptées aux diabétiques, qui permettent de tenir toute la journée sans hyper/hypoglycémies, et j’en ai fait un blog. J’ai également participé à l’émission Objectif Top Chef en proposant un plat adapté aux personnes diabétiques. Ça a été compliqué à gérer avec le stress, mais j’y suis arrivé et j’en suis très fier. Il ne faut jamais baisser les bras, même si parfois c’est difficile, et surtout en parler, pour ne jamais se sentir seul. Le diabète est une maladie comme une autre, même si c’est contraignant au quotidien.
Et pour la suite ? Je continue à travailler autour de l’alimentation pour les personnes diabétiques. Je suis actuellement en train de créer ma micro-entreprise, qui j’espère m’amènera vers d’autres projets !
Le diabète, c'est mon compagnon de vie
Delphine
41 ans, sportive, maman,
et #AccessoirementType1
14 novembre 1994, Journée mondiale du diabète : j’ai 16 ans et j’apprends que je suis diabétique, ça ne s’invente pas !
Les premiers pas dans la maladie sont très importants, j’ai eu la chance d’être bien entourée, par ma famille et mes amis, et d’avoir été prise en charge dans un service d’adolescents, ce qui m’a aidé à relativiser : on savait ce que j’avais et comment le soigner. Vivre avec un diabète n’est pas simple tous les jours : il y a tant de variables qui jouent sur la glycémie (alimentation, émotions, sport, …) ! Mais j’apprends de chaque expérience, et c’est cette connaissance qui est la clé de ma liberté. Je fais du sport, je voyage, je vis ma vie… malgré mon compagnon de route !
J’ai d’ailleurs créé deux associations pour aider les patients diabétiques à organiser leurs voyages et challenges sportifs. Je m’y consacre bénévolement 2 jours par semaine.
Le projet le plus important pour moi, ça a été ma grossesse. En tant que diabétique, on est considéré « à risque » et la surveillance est intense. Ça a été un autre challenge, j’ai vécu 9 mois pour mon bébé, il a été ma priorité pour éviter les complications.
Pour le futur ? J’ai plusieurs projets sportifs en cours pour 2020 !
La connaissance de soi, la confiance en soi, y aller pas à pas, sont les maîtres-mots. Avec ça, tout est possible ! Le diabète, on y pense tout le temps, mais aujourd’hui, de nombreuses solutions existent et offrent une liberté dans les activités quotidiennes.